Lēnablou, danseuse, chorégraphe et théoricienne des danses caribéennes viendra spécialement de Guadeloupe pour rencontrer le public du Festival Black Helvetia.
Elle a mené pendant des décennies une recherche sur la danse traditionnelle de Guadeloupe appelée Gwoka. Elle a ainsi théorisé la façon dont bougent les corps dansants caribéens, en état de déséquilibre quasi permanent, révélant la technicité, l'esthétique et la philosophie du Gwoka.
Lors de sa conférence "LE BIGIDI DU CORPS DANSANT CARIBÉEN: UNE ESTHÉTIQUE DU DÉSORDRE" Lēnablou nous dira en quoi le Bigidi, qu’elle identifie comme un geste fondateur, et, ce qu’elle nomme l’esthétique du désordre, véhiculée par les danses issues de la Caraïbe, offre des clés de lecture sur une certaine manière d’être au monde.
Corps instable, corps imprévisible, corps chaotique, corps mémoire, corps résistance, corps-monde, c’est bien cette complexité que nous révèle la performance musico-chorégraphique caribéenne. Danser le désordre, frôler la chute ultime et ne jamais tomber pour autant est un art qui magnifie le chaos ; Et si le corps en mouvement était une métalangue pour dire les savoirs inaudibles, la beauté camouflée d’un peuple. Car ici, dans ces espaces, on danse inexorablement la vie !
Photo@Anne-Frédérique Hoingne