Vi Indigaïa fait partie du collectif des Conteuses de 7 lieues, organisant événements et actions de médiation culturelle à Paris. Depuis qu'elle vit en Suisse, elle fait partie de Paroles à Neuchâtel, une association active dans la promotion de l’art du Conte depuis dix ans, notamment par la création du Festival Les Jobelins et La Cour des Contes du Festival des Buskers.
Elle fait partie des Sistas, Femmes conteuses ambivalentes contemporaines, collectif de 21 conteuses qui organise rencontres artistiques et discussions, une fois par an sur l’île d’Oléron, en France. Avec quelques autres Sistas, Vi Indigaïa fait partie du Collectif Zéro qui effectue un travail de laboratoire et d’expérimentations sensibles autour du conte, en Belgique. Vi Indigaïa est conteuse vagabonde et tous les publics lui sont chers.
Un mot de la conteuse Vi Indigaïa sur l’intention et la genèse de son travail:
“Malgré mes origines martiniquaises, je ne m’intéressais pas aux contes antillais jusqu’à peu. Jusqu’à ce qu’une étude plus approfondie de l’histoire de l’esclavage éclaire le contexte dans lequel sont nés ces récits. Le fruit de ces recherches est un spectacle retraçant l’histoire de la Martinique à travers contes traditionnels, récits de vie et faits historiques. Il est destiné à un public adulte. L’envie de partager ces histoires et l’Histoire avec les enfants qui feront la société de demain a grandi. Ainsi est né « Bigidi ! ».
J’aurais aimé avoir connu plus tôt l’existence de pharaons noirs, du créateur de l’empire du Mali, Soundiata Keita. J’aurais aimé avoir pu mettre en relation plus tôt le vécu de celles et ceux qui subirent la colonisation et l’amoralité ou la soumission apparente de certains contes typiques des Antilles.
Les opinions que l’on se fait de l’Autre et de soi-même dépendent des histoires qui nourrissent notre imaginaire. À l’heure où la violence envers et entre les populations afro-descendantes demeure trop présente, il me semble essentiel de partager ces récits de puissance, de survie sans concession et d’entraide.
Avec pour fil rouge le rire et l’onirisme car la vie est tissée des couleurs et des brumes de l’enfance. Par ailleurs l'émerveillement est d’une aide précieuse pour dissiper l’ignorance. Sans âge ni frontières, les contes ont cette particularité de toucher aux arcanes de notre humanité, sans discrimination.”